La disparition des abeilles dans le monde n’est certainement pas une fiction. En dépit de leur rôle central dans notre survie, essentiellement par leur capacité de pollinisation, la population de ces petits insectes chute inexorablement et les gouvernements peinent à les sauver.

« Heureusement », une équipe de chercheurs de l’Institut National Japonais des Sciences et des Technologies Industrielles (AIST) pourrait avoir la solution, puisqu’elle a conçu et fabriqué le tout premier robot abeille, Robobee, capable de transporter du pollen !

Le danger mondial de la disparition des abeilles

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(crédit : christelsCC0 1.0)

Depuis les années 1990, on constate un syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles sans que l’on puisse y trouver d’explication totalement satisfaisante. Si l’emploi de pesticide dont les néonicotinoïdes, créés pour tuer les insectes, semble être la principale cause, l’insertion de prédateurs naturels en Europe (le frelon asiatique) a aggravé la situation.

Mais à quoi servent les abeilles ? Sans rentrer dans les détails, 75% de la production mondiale de nourriture dépend des insectes pollinisateurs ! Dans la nature sauvage, 60 à 90% des plantes ne peuvent pas se reproduire sans leur intervention, puisqu’ils transportent le pollen d’une plante à l’autre.

Source : ITSAP- L’institut de l’abeille

Face à cette menace grandissante de disparition (la population d’abeilles domestiques a chuté de 25% en Europe en seulement 20 ans), tout le monde s’est tourné vers la robotique et plus particulièrement les drones.

Comme le montre le schéma ci-contre, le nombre d’abeilles tend à diminuer en France, même si un certain nombre de mesures permettent de contrer la tendance : protection de l’environnement, abandon des pesticides, plan de sauvegarde des abeilles, aide aux apiculteurs… toutes les régions s’investissent.

Un robot abeille capable de polliniser des plantes : Robobee

Si les idées ne manquaient pas, ce qui faisait défaut jusqu’à présent était la solution pour transporter le pollen. En effet, si on prend le RoboBee de l’Université de Buffalo et de l’Université de Floride, il a les bonnes dimensions mais ne peut pas transporter efficacement une grande quantité des minuscules graines.

Eijiro Miyako, chercheur à l’AIST, a découvert, il y a 10 ans de ça, un gel aux propriétés exceptionnelles. Le chimiste l’exploite depuis pour fixer le pollen sur le drone de son équipe, Robobee, et sauver la planète.

Pesant 15 grammes pour 4 centimètres de large, le drone a son dessous recouvert de crin de cheval (pour être souple et ne pas endommager la fleur) enduit du fameux gel (sur lequel se collent les petites graines).

Quelles sont donc les limitations actuelles du projet ? De nombreux tests ont été réalisés en laboratoire avec succès, confirmant que le robot est capable de polliniser des plantes. Les mêmes tests ont été conduits en situation contrôlée. Mais l’année dernière, l’équipe était encore confrontée au problème du vol autonome des robots…

Combinant données GPS et intelligence artificielle, l’objectif est donc de laisser les Robobees voler en toute autonomie dans les champs, aux côtés des abeilles. Pourtant, il est très difficile de nos jours de définir le comportement d’une nuée de drones, même si aux Jeux Olympiques 2018 on en a vu 1218 voler de concert.

Si pour l’instant on n’a pas plus de nouvelles des avancées des recherches de l’AIST et sur une éventuelle mise en production, les résultats sont encourageants quand on voit les avancées de 2017 en intelligence artificielle et algorithmes pour les nuées de robots.

Voici, d’ailleurs, la vidéo du robot en action :

Crédit de l’image de couverture : mariananbuPixabay License