Si on entend de plus en plus souvent parler de réseaux de neurones en data science, cela reste bien souvent un concept et on a du mal à faire le lien avec la réalité.

Greg Dunn, docteur en neurosciences aux Etats-Unis et artiste de passion, a mis au point une technique de microgravure capable de transposer des centaines de milliers de neurones en peinture, pour combiner art et cerveau

Un travail de longue haleine

Toutes les œuvres de l’auteur, réalisées avec l’aide de Brian Edwards, docteur en physique appliquée qui a mis au point (avec Greg) le procédé de microetching (micro-gravure), sont posées sur des toiles avec des métaux rares comme l’or. Elles représentent un travail de plusieurs mois, voire années !

Par exemple, « Self Reflected« , l’image de couverture de cet article, a mis 2 ans à être conçue : ce sont 25 plaques gravées à partir d’une coupe sagittale oblique du cerveau, avec un décalage de 0.0005 seconde, qui ont été superposées pour donner vie au réseau de neurones lorsque l’on change d’angle de vue ou grâce à des LED installées tout autour.

D’un point de vue purement procédé, un ordinateur avec des algorithmes puissant sert à extraire l’informations des divers supports dont il dispose (IRM de cerveau, etc…). Ensuite, il imprime les différentes coupes sur des transparents qui sont gravés à l’aide d’une résine photosensible. On parle de lithographie, un procédé déjà connu qui permet, notamment, de réaliser des paysages sur de la pierre. Enfin, les métaux rares (dont la feuille d’or), sont incrustés dans les différentes couches, ce qui donne l’illusion de mouvement avec l’éclairage.

Art et cerveau dans une micro-gravure

Le prix d’un « réseau de neurones » peut varier, en fonction de la taille de la toile et des matériaux utilisés, de quelques centaines de dollars à plusieurs (dizaines de) milliers !

Vous pouvez retrouver toutes les oeuvres de l’auteur sur le site de Greg Dunn, dont sont extraites les images ci-dessous.

Micro-gravure, parchemins, peintures à l’encre ou à la feuille d’or, tous les supports et tous les rendus sont exploités pour transformer la neuroscience (qui, à titre de science, est déjà artistique) en art pur et onirique.

Crédit de l’image de couverture : Greg Dunn, tous droits réservés