Elon Reeve Musk est le PDG de la célèbre agence spatiale SpaceX et de la compagnie de voitures électriques de luxe Tesla. Début 2017, il annonçait au monde vouloir se lancer dans la course aux interfaces Homme-Machine avec Neuralink.
Quel est donc ce projet fou qui fait passer Hyperloop pour du « gâteau » ? Que savons-nous du projet et qu’est-ce qui motive ce rapprochement entre cerveau et ordinateur ? Est-ce que les visions de Ramez Naam dans Nexus sont prophétiques (voir à la fin de l’article pour découvrir le roman) ?
L’intérêt d’une interface Homme-Machine
Vous avez peut-être entendu parler de Neil Harbisson, le premier cyborg reconnu légalement, qui souffrait d’achromatopsie (il ne voit pas les couleurs). Grâce au système qu’il a fait implanté dans son oreille, il peut entendre ce que son « eyeborg » voit (et donc il interprète les couleurs).
Mais l’intérêt ne s’arrête pas au médical (implants contre la maladie de Parkinson par exemple), puisqu’on estime qu’en 2024 le marché aura un poids de 11 milliards de dollars ! Que ce soit dans l’industrie pour piloter les machines, dans l’automobile pour… conduire sa voiture et interagir avec elle, comme on l’a vu au CES 2018, faire des recherches sur Internet et bénéficier de réalité augmentée (à l’image des Google Glass mais directement dans notre cerveau), nous faciliter la vie… les principaux acteurs de l’innovation réfléchissent à une manière de faire tomber la barrière entre nos outils et nous.
Neuralink d’Elon Musk
Neuralink ne bénéficie pas encore de toute la publicité d’Elon Musk, à l’inverse de SpaceX qui défraye la chronique, mais le projet avance bien selon l’homme d’affaires. Consacré à la réalisation d’appareils qui peuvent être implantés dans le cerveau et se connecter à Internet ou à une intelligence artificielle (pour nous proposer des services et des analyses), leurs avancées pourraient permettre d’améliorer notre mémoire ou de se connecter à nos ordinateurs.
En effet, Neuralink va plus loin dans la relation, et au lieu de cibler Homme-Machine, parle déjà de Cerveau-Ordinateur même si on a très peu d’informations sur le sujet, hormis que la société a déposé son nom en 2017. Alors pourquoi un tel engouement autour du projet, en dehors des simples discussions sur le « neural lace« , un objet de science-fiction implanté dans le cerveau à notre naissance et permettant de sauvegarder notre personnalité et communiquer par la pensée ? A noter que Neuralink souhaite, dans un premier temps, aider à combattre la majorité des maladies neurodégénératives avant d’aller plus loin.
En août 2017 pas moins de 27 millions de dollars étaient levés par Musk, qui recrute à présent de nombreux ingénieurs et scientifiques pour l’épauler dans son projet qui l’occupe à 5% (90% sont pour SpaceX et Tesla, 2% pour Boring Co, 2% pour OpenAI) : « aucune expérience en neuroscience n’est indispensable : le talent et la volonté importent beaucoup plus. On s’attend à ce que la majorité de notre équipe vienne d’autres domaines et industries ». On retrouve ainsi la logique implacable qui a fait de SpaceX le numéro 1 de l’aérospatial privé, où on part du principe que les connaissances s’acquièrent plus vite que la motivation !
Vers l’avenir de l’Humanité ?
De nombreux concurrents sont apparus, notamment Kernel de Bryan Johnson, comme le rapporte The Verge. Ciblant l’inversion des effets des maladies neurodégénératives, la « start-up » recrute de plus en plus de neuroscientifiques : ce métier, en parallèle de celui d’ingénieur en intelligence artificielle, devrait connaître une forte augmentation en demande et en intérêt dans l’année à venir !
« On sait que si l’on met une puce dans le cerveau et libère des signaux électriques, on peut améliorer les symptômes de Parkinson » explique Johnson. Bientôt, on devrait pouvoir complètement les supprimer. Cette réussite marquera le début de l’ère Homme-Machine et de la démocratisation des puces neuronales.
Enfin, on ne pouvait conclure sans parler du roman Nexus de Ramez Naam qui dépeint une vision « prophétique » des interfaces du futur (vers 2040). Dans son oeuvre, les puces permettent à notre corps de répondre automatiquement par le biais d’intelligences artificielles.
Voici une scène tirée du livre, où un personnage dispose d’un implant neuronal (une puce) connectée à Internet. Il drague une jeune femme, qui lui demande ce qu’il veut faire. Immédiatement, l’intelligence artificielle de drague embarquée dans la puce analyse l’ensemble des réponses possibles, en prédisant le gain de chacune, puis choisit la meilleure pour ce qu’il veut faire. La puce émet alors un signal électrique à destination des neurones du cortex moteur et reliés aux mécanismes de la parole. Les mots se forment dans la bouche du protagoniste, qui répond avec assurance à la question et obtient ce qu’il désirait, sans être intervenu !
Si vous désirez acheter ce roman, en voici le lien. En ce qui me concerne, je vous le recommande vivement car il y a de très bonnes idées et il est bien écrit (la trilogie a été récompensée de nombreuses fois) !
Crédit de l’image de couverture : Steve Jurvetson – CC BY 2.0
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