La diversité des types cellulaires retrouvés dans certaines régions du cerveau avait déjà été étudiée auparavant, mais la variabilité inter-espèce (types cellulaires différents en fonction des espèces) est encore assez peu explorée. Des chercheurs ayant l’intention d’identifier les différents types et sous-types de neurones chez l’Homme ont ainsi pu découvrir le « neurone rosehip  ».

Une collaboration pour l’identification de types cellulaires

En utilisant des coupes de cerveaux humains, deux équipes, l’une de l’Université de Szeged en Hongrie, l’autre du Allen Institute for Brain Science de Seattle, ont collaboré pour analyser les propriétés électrophysiologiques (transmission électrique entre les cellules) et génétiques (chaque type cellulaire a un profil génétique particulier) de certaines cellules.

neocortex
(crédit : image modifiée de srossignPixabay License)

Ils se sont focalisé sur la couche 1 du néocortex, théâtre de la pensée complexe, de la planification et de la prise de décision, cette région cérébrale étant apparue la plus tardivement au cours de l’évolution.

Propriétés du neurone rosehip

Les chercheurs ont pu isoler un type de neurone bien particulier, aux propriétés morphologiques, génétiques et physiologiques singulières, qui n’avait jamais été identifié chez le rongeur auparavant. Ce neurone surnommé « rosehip » de par sa morphologie ressemblant au fruit de la Rosa canina (Cynorhodon), a en effet un grand nombre de dendrites (extensions du neurone qui recueillent l’information électrique par les synapses pour la transmettre vers le corps cellulaire).

rosehip-neuron-brain
(crédit : Akiyao from the University of Michigan Medical School. Illustration of brain by: Patrick J. Lynch [CC BY-SA])
Le neurone rosehip représenterait en nombre 10% des cellules de la couche néocorticale, et serait inhibiteur. Son rôle est pour l’instant mal connu, mais on sait qu’il est en étroite connexion avec un autre type de neurones, les neurones pyramidaux, qui sont les principaux éléments excitateurs du néocortex.

Les neurones pyramidaux possèdent une capacitance très faible, ce qui permet aux potentiels d’action (message électrique par lequel communiquent les neurones) qui les parcourent de se propager dans le sens inverse, du soma (corps cellulaire) vers les dendrites. Le grand nombre de connexions des neurones rosehip au rôle inhibiteur au niveau des dendrites des neurones pyramidaux pourraient ainsi permettre de réguler la transmission d’information.

Portée de la découverte

Cette découverte nous montre alors que les modèles animaux utilisés aujourd’hui dans la recherche en neurosciences, en grande partie les rongeurs, ne sont pas exactement le reflet de ce que l’on trouve chez l’Homme, et explique pourquoi certains traitements fonctionnant chez le rongeur n’ont pas d’effet chez l’Homme. Certains iront jusqu’à dire que ce nouveau type de neurone serait le propre de l’intelligence humaine. Mais de très nombreuses études sont encore à faire, pour montrer que le neurone rosehip ne se trouve bel est bien que chez l’Homme, et surtout quel rôle précis il joue dans les réseaux néocorticaux.

Crédit de l’image de couverture : geraltPixabay License